Tout, tout, tout sur le premier tour du FC Sion

On inaugure aujourd’hui notre bilan du premier tour des quatre clubs romands de Super League, avec la formation qui pointe à la meilleure place, le FC Sion. Deuxième à égalité de points avec Lucerne, le club a vécu de longs mois entre brillantes performances sur le terrain et rebondissements extra-sportifs. Zoom sur un première partie de saison plus que satisfaisante.

Auréolé de sa 12ème victoire en Coupe de Suisse au mois de mai, le FC Sion présentait des ambitions légitimes au moment de débuter cette saison 2011/12. Le président Constantin l’avait clairement déclaré, le club se devrait de passer le 4ème tour de qualification de l’Europa League pour en rejoindre les poules. Dans cette optique, et malgré la fameuse affaire El-Hadary, le FC Sion avait commencé à préparer cette saison en engageant, dès janvier, le Luxembourgeois Mario Mutsch (ex-Metz).

A un solide noyau de joueurs qui évoluaient ensemble depuis deux ans, une stabilité assez rare chez les Valaisans, sont venus se greffer pendant l’été d’autres joueurs destinés à renforcer un groupe, dont le principal objectif, outre l’Europe, était de figurer au sommet de la Super League. Ainsi, Billy Ketkeophompone (ex-Strasbourg), Stefan Glarner (ex-Thoune), José Goncalves (ex-Saint-Gall), mais surtout les deux anciennes gloires Pascal Feindouno (ex-Monaco et Saint-Etienne) et Gabri (formé au Barça), revenues du Qatar pour se relancer en Europe, sont venus agrandir le contingent du prétendant au titre. A une semaine du début du championnat, le groupe paraissait d’ailleurs bien prêt, avec notamment une victoire en match amical face au PSG (3-2).

Les résultats

En championnat : Au contraire de Xamax, par exemple, le premier tour du FC Sion a été très régulier. Si les qualifications des recrues ont tenu en haleine le club valaisan depuis le mois de juillet, ses résultats n’en ont été que peu touchés directement. Certes, un Pascal Feindouno a fait la différence dans quelques matchs, mais au final, le FC Sion avec ou sans recrues s’en est tenu à une très bonne moyenne de points (1,72 en championnat). Contrairement aux années précédentes, où les Valaisans perdaient régulièrement beaucoup d’unités face aux équipes mois bien classées, la première moitié de la saison a montré une grande constance dans les performances.

Ainsi, outre deux défaites inexplicables (0-4 à domicile face à Servette et 2-0 à GC), le FC Sion a surfé sur une dynamique de succès détonant avec les soucis en dehors des pelouses. Pour preuve, l’excellent bilan que présentent les hommes de Laurent Roussey face à leurs adversaires romands, avec cinq victoires en six matchs ! Néanmoins, le bilan est plus mitigé face aux poids lourds du championnat. En effet, un seul point a été pris face à Bâle, de même que contre YB et Lucerne, soit ses adversaires les plus directs.

En Europa League : L’épopée fut aussi intense que brève. Face à un adversaire prestigieux, le Celtic Glasgow, tout s’est joué en quelques jours, puisque les deux matchs avaient lieu en l’espace d’une semaine. L’aller en Ecosse fut déjà une magnifique performance des Valaisans, qui survécurent à l’un des plus beaux « You ll never walk alone », celui du Celtic Park. En décrochant le nul (0-0), Sion ne devait plus que fêter une victoire à Tourbillon pour atteindre les poules. Depuis longtemps, le club n’avait plus semblé si bien placé sur le plan européen. Et lorsque Feindouno et Sio offrirent la qualification aux Rouge et Blanc (3-1), l’UEFA vint finalement disqualifier le FC Sion pour avoir aligné Mutsch, Goncalves et Feindouno. Pourtant, l’affaire étant toujours en cours, il n’est pour l’heure pas impossible de voir les Sédunois réintégrés au printemps en 16èmes de finale, ou plus probablement qu’ils soient dédommagés financièrement. En effet, la SFL ayant reconnu s’être trompée et avoir qualifié les joueurs par erreur, il n’y aurait plus aucune raison pour que ceux-ci ne l’aient pas été en Coupe d’Europe. Vous avez dit complexe ?

En Coupe de Suisse : Trois matchs, trois victoires. Colombier, puis le Stade Nyonnais à domicile, car les coûts de sécurité pour protéger la ville de l’UEFA auraient été astronomiques, et finalement Tuggen se sont fait sortir tour à tour par la plus grande équipe de Coupe en Suisse. Même si les deux derniers cités l’ont sérieusement mis en danger (2-1 les deux fois), le tenant du titre reste sur une impressionnante série en Coupe de Suisse. 16 victoires lors de ses 17 dernières rencontres, avec à la clé deux finales remportées. Attention toutefois, car en quart de finale, les Sédunois iront du côté de Bienne, une autre équipe de coupe; qu’ils ont péniblement éliminée à domicile en demi-finale l’an dernier.

L’équipe

Sion dispose, selon la dernière remise des prix du Swiss Golden Award, du meilleur gardien de Suisse. Le Letton Andris Vanins est toujours là quand on a besoin de lui, et, s’il paraît moins décisif que la saison dernière, il est l’un des principaux piliers de l’équipe. Devant lui, quatre défenseurs qui se complètent au mieux. Aux centraux Dingsdag (la finesse) et Adailton (la puissance), s’ajoute deux défenseurs latéraux qui peuvent également évoluer au centre, Bühler et Vanczak. Ce dernier semble même s’être révélé … en attaque (!) cette saison, avec déjà sept but à son compteur, tous inscrits sur balles arrêtées.

Le centre du milieu de terrain est dominé par le créateur Obradovic et le récupérateur Serey Dié, auxquels s’ajoute Pascal Feindouno, magique par moment en numéro 10, et Rodrigo, qui se plaît au poste de milieu libéro, et qui se complète ainsi parfaitement avec Serey Dié . Les ailes sont plus problématiques, mais Laurent Roussey semble enfin avoir trouvé une solution convenable à la fin de l’année, avec l’alliance de Sio et de Yoda. Enfin, l’attaque reste le point faible principal des Valaisans. Prijovic, qui ne scorait pas, a été prêté à Lausanne, Mrdja,  s’est à nouveau blessé et sera absent pour de longs mois, il ne reste plus que Giovanni Sio et Guilherme Afonso pour occuper le poste d’avant-centre.

Les Tops :
La défense – 
moins d’un but encaissé par match (17 en 18 matchs, soit la 2ème meilleure après Lucerne)
Le capitaine Goran Obradovic – 
A 35 ans, il n’a prolongé la saison dernière que pour jouer la Coupe d’Europe et ne dispurter que la moitié des matchs. Résultat, il reste encore le détenteur des clés du jeu sédunois, et n’a manqué qu’un seul match, le dernier, pour suspension !
Les buteurs – Giovanni Sio et Vilmos Vanczak. Le premier est impliqué (but ou assist) sur plus de la moitié des réussites sédunoises. Le second a un timing de feu. Statistiquement, ils tournent chacun à presque un but tous les deux matchs.

Les Flops :
L’attaque – Dragan Mrdja, l‘un des plus gros salaires du club. Huit matchs, un but, et puis c’est la nouvelle blessure. Roussey visera à tout prix un attaquant durant le mercato. On n’oubliera pas néanmoins les encore trop tendres Mbondi et Melo, certes prometteurs, mais peu utiles dans le quotidien d’une équipe visant le titre.

Une certaine suffisance – Certes, le club est 3ème du championnat, mais n’est pas le Barça qui veut. Face à Tuggen, les Sédunois passent à deux doigts de l’élimination. A deux journées de la fin, Sion se rend à GC, pourtant avant-dernier, avec au final la pire prestation de la saison. Le genre de prestation à oublier.
Les recrues – Tout ça pour ça ? Effectivement, au final, le tintamarre médiatique soulève la question depuis des mois : valait-il la peine d’embaucher ces 6 joueurs ? Mis à part Feindouno et Mutsch, aucun des transférés n’a pu véritablement amener quelque chose au groupe. On vous le dit, CC aurait pu purger sa période de transfert, que le FC Sion s’en serait tout aussi bien porté.

Perspectives pour le second tour

Les joueurs de Sion reprendront l’entraînement le 3 janvier avec, comme le veut la tradition du club, trois jours en montagne et dans la neige. Cette année, ce sera du côté du Mont-Blanc que les Valaisans se rendront. Suivra un stage à l’étranger à mi-janvier, certainement au sud de l’Europe (Espagne) ou en Afrique du nord.

Plusieurs questions restent en suspens au moment de boucler le premier tour. Les principales concernent les conflits en cours. SFL, UEFA, FIFA , club et joueurs, tribunal civil et sportif, tout va devoir s’éclaircir dans un avenir proche. En toute logique, Sion pourra recruter cet hiver. Si cela s’avérait exact, nul doute que Constantin voudra dénicher un attaquant de classe internationale. Pour le reste, si les recrues de l’été ont l’autorisation de jouer, on verrait très bien les Sédunois jouer l’Europe jusqu’au bout du championnat, sachant que les points glanés ont bien été confirmés. Et pourquoi pas aller taquiner le FC Bâle ? Du côté des supporters, on sera aussi intéressé par une autre compétition : la Coupe de Suisse, avec au mois de mai, qui sait, une 13ème victoire en 13 finales, pour célébrer au mieux les 13 étoiles du drapeau valaisan.