Pas de surprise à Wembley. Malgré une très belle prestation des Borussen, la machine à gagner bavaroise a fini par l’emporter. Le Bayern Munich brise ainsi la malédiction des dernières finales perdues. Mais cette rencontre constitue avant tout le symbole de la réussite allemande. Sharkfoot s’est penché sur les raisons de ce succès.
Des investissements massifs en matière de formation
20 juin 2000, la Mannschaft termine l’Euro bonne dernière de son groupe par une défaite cinglante contre le Portugal 3-0. L’équipe nationale et ses cadres vieillissants sont pointés du doigt. Les instances dirigeantes du football allemand décident donc de repenser le système de formation des clubs. Les décisions prises sont radicales. A partir de la saison 2001-02, chaque club évoluant en Bundesliga devra disposer de son propre centre de formation pour obtenir sa licence. L’année d’après, les clubs de Bundesliga 2 ont été dans l’obligation de respecter cette même exigence.
Dix ans plus tard, près de 700 millions d’euros ont été investis par les clubs dans la formation de leurs futurs talents. En février 2012, 5445 jeunes footballeurs sont ainsi formés dans les 36 centres de formation de première et deuxième division allemande. Et malgré le coût initial important, les clubs allemands s’en sortent majoritairement très bien d’un point de vue financier.
Des finances dans le vert et des stades bondés
En effet l’investissement en matière de formation a eu un impact très positif sur les finances des clubs. En 2007-08, les clubs allemands ont dépensé 280 millions d’euros en transferts de joueurs. En 2011-12, la note ne s’élevait plus qu’à 150 millions d’euros quand les clubs anglais, italiens, espagnols et français dépensaient respectivement 550, 500, 350 et 200 millions d’euros.
Pour continuer avec les chiffres, les recettes de la Bundesliga ont atteint l’année dernière la barre des 2 milliards d’euros. Le championnat allemand se trouve ainsi en seconde position au niveau européen derrière la Premier League anglaise. Cependant quand les clubs anglais dépensent près de 70% de leur chiffre d’affaires dans les salaires des joueurs, les clubs allemands n’en dépensent que 52%.
Enfin les stades allemands connaissent des taux d’affluences record. Ceux-ci ont profité largement de l’organisation de la Coupe du Monde en 2006. Au contraire de la France en 1998 qui a tout misé ou presque sur le Stade de France, l’Allemagne a modernisé ses infrastructures déjà existantes pour les rendre accessibles au plus grand nombre. Avec des prix relativement bas par rapport aux autres championnats européens, les stades allemands sont les plus remplis d’Europe.
L’année dernière, le taux d’affluence a connu une hausse de 5,7% par rapport à l’année précédente avec près de 42 500 spectateurs par match contre 35 800 en Angleterre et 18 500 en France. En plus du développement du « naming » des enceintes de football, cette ferveur populaire garantit aux clubs des retombées financières importantes.
Mais la vraie raison de ce taux de remplissage record est liée avant tout à la qualité du football proposé ces dernières années, conséquence logique de la politique menée depuis dix ans en matière de formation.